Simulacre T.1 : La Seconde vie de d'Artagnan par Jean-Luc Marcastel

Comme il l'avait dit à la gamine, il était une légende, une légende fatiguée à laquelle il était temps de mettre un terme... 

Titre : Simulacre : La seconde vie de d'Artagnan
Auteur: Jean-Luc Marcastel
Dessin: Jean-Mathias Xavier
Éditeur Matagot Eds Du
Pages: 290


Quatrième page de couverture 

Imaginez une France où les gentilshommes s'affrontent à coup de rapières énergétiques, de pistolets à lumière et voyagent en diligences aériennes

En chemin vers la Versailles Célestre, la nouvelle résidence du Roy en orbite  au-dessus de la Terre, Estella, une jeune voleuse croise la route de  jeune poète mort qui diffuse ces messages plus connu sous le nom de ... d'Artagnan.

Poursuivi par des mécanomates du Cardinal de Richelieu, le capitaine des mousquetaires confie  une bague à la belle avant de se sacrifier pour lui permettre de fuir.

Sur notre Terre, s'éveille un jeune homme de vingt ans qui ressemble trait pour trait au capitaine défunt. Il est ''Le Simulacre '', le double du D'Artagnan originel. Il sait qu'il doit retrouver Estella, rallier ses compagnons  et, au mépris du danger, sauver le royaume et peut-être bien le monde... 



L'histoire et critique:

Il était une fois... une nef, un vaisseau spatial propulsé  par la technologie des Archanges. Une sorte de TARDIS, en voyage de Paris à la Versailles céleste. Des aristocrates, des passagers aisés en sont les voyageurs. Parmi eux, une belle et jolie femme répondant, si on lui pose la question, au nom d'Estella la Goupille... Estalla au beau minois de Gasconne fréquente, presque incognito, la haute société du Royaume... Sans titre de noblesse, mais diplômée en chapardise, elle s'apprête à voler une chaine en or à laquelle est suspendue une bague comme elle ne l'avait jamais vue... Par cette tentative de vol, elle rencontre le célèbre d'Artagnan... Ce vaisseau spatial au apparences tranquilles, occupé par la noblesse de 1625, cache des créatures étranges des mécanomates. Une sorte de robot intelligent commandeés par le Cardinal de Richelieu.

Agressifs, ils ont pour but de détruire d'Artagnan... de récupérer un bijoux, une bague... Une simple bague ? Non, la suite du roman nous expliquera, nous décrira, les vertus de ce précieux ornement... Après moult combats et péripéties, la jeune et belle Estella réussit à quitter le vaisseau spatial avec la précieuse bague qu'elle doit donner .. Qu'elle doit donner à qui ? D'Artagnan, mystérieux, ne lui donne que cette réponse : la personne saura vous retrouver. 
 

Le lecteur pourrait s'attendre, aux deuxième et troisième chapitre, à suivre les aventures d'Estella, mais Jean-Luc Marcastel, nous plonge dans une voie surprenante... Lorsque je lisais ces deux chapitres je me suis senti dans le film de Cocteau, Orphée. Deux chapitres mystiques où le spectre de d'Artagnan parle à son autre d'Artagnan comme le jeune poète mort de Cocteau qui diffuse ses messages.  C'est autre d'Artagnan n'est autre que son clone, son double rajeuni de trente ans. Planchet son fidèle serviteur,  quant à lui, a gardé son âge et donc son expérience... Ce qui fait de lui un précieux conseiller. Planchet est un peu comparable à Jacques le fataliste de Diderot à la grande différence que Planchet lui est l'enseignant de son maître...

Ce qui nous donne des  dialogues magnifiques entre le valet et d'Artagnan. Magnifiques dans le style et dans l'humour.

''Planchet sous son impulsion, tenta bien d'aligner (dans le sens viser avec une arme) leur poursuivant, mais secoué comme il l'était, manqua sa cible.

Planchet :  Je l'ai raté Monsieur.

D'Artagnan : Tu as fait de ton mieux. Accroche-toi, je vais trouver quelque chose.
Planchet : Ça je n'en doute pas Monsieur...
D'Artagnan : Merci de ta confiance.
Planchet de répondre : ... et c'est bien ce qui m'inquiète.''

Quant aux répliques d'Estella, elles sont d'une telle finesse qu'elles pourraient être enseignées. Mais au fait, que devient la belle Gasgone ? Que la Roussotte de Louis  le Galoup me pardonne, car je aime bien aussi Estella. Brassens disait à Jacques Chancel : Nous avons plusieurs amis, pourquoi n'aurions-nous qu'un seul cœur ?

Et bien, Estella, est arrivée tant bien que mal à Paris où elle a été prise par le démon, le démon de la tentation, la tentation de vendre ce bijou... Et, plus tard, dans le roman, on apprend qu'elle sera prise par l'Ankou, sorte de chef mafieux qui, sans le savoir, nous révélera les qualités, l'intelligence de la belle Gasconne et les facettes de son caractère.

Après bien des aventures,  D'Artagnan se trouve dans l'intimité d'une auberge avec Planchet, il en profite de poser quelques questions à son valet. Je rappelle que le nouveau d'Artagnan a perdu le fil de l'actualité depuis trente ans. 

Lors de cette conversation on apprendra qui sont vraiment les mécanomates, les Archanges et leurs origines . On sera instruit de la géopolitique et les intrigues du royaume. Mais pendant, cette agréable conversation où l'humour est présent, arrive un événement, une libelugence (taxi volant) s'écrase... L'auteur encore une fois nous feinte, nous prend à contre pied, on s'attendait à retrouver... et bien non, un nouveau personnage apparait dans le roman.

Pendant ce temps  à Paris, Estella la Goupille a fort à faire avec les sbires de  l'Ankou. Et même avec Jacques l'Ankou...

Conclusion :


Simulacre se lit d'une traite, le synopsis du livre est surprenant, amusant, prenant, émouvant, étonnant et haletant.

On se souvient que Jean-Luc Marcastel s'était déjà essayé aux monstres robotiques dans Frankia avec une réussite certaine. Mais dans ce roman, il y a une évolution, en effet l'auteur ne donne pas de nom à ces machines par  opposition à Frankia où les machines de guerre portaient parfois des noms compliqués et rendaient peut-être la lecture plus difficile. Dans Simulacre, il a réussi à équilibrer les effets spéciaux. Certes les mécanomates, les Archanges, les chats du Cardinal sont des fils conducteurs essentiels du roman, mais  la trame de l'histoire, les intrigues sont toutes aussi importantes et nous emportent d'une traite jusqu'à la fin du livre sans que l'on s'en aperçoive. Ce qui nous donne envie de connaître la suite. 

Jean-Luc Marcastel disait à ses lecteurs : '' J'ai essayé d'y retrouver la verve de Dumas, son ton, entre humour et gravité, comédie, drame, romance et toujours l'aventure. .. Quant aux dialogues, je pense que s' y ajoute une réminiscence des vieux films de cape et d'épée que j'aimais tant enfant : le Bossu, Scaramouche. .. Et bien sûr aussi un peu de Cyrano que j'adore et dont j'ai aussi teinté mon d'Artagnan. Je me suis vraiment régalé à écrire cette histoire et j'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire... ''
 

L'auteur dit tout en quelques lignes... Et, je conseille de lire Simulacre qui peut se lire à divers degrés comme tous ses autres romans. Mais déjà au premier degré, Simulacre : la seconde vie de d'Artagnan, c'est un film, une symphonie qui vaut le plaisir d'être lu...