Joséphine Dard chez Laurent Ruquier : Frédéric Dard, dit San Antonio, mon père

Dix ans après la disparition de Frédéric Dard, le 6 juin 2000, sa fille Joséphine nous fait découvrir l’homme qui se cache derrière le si populaire commissaire San Antonio, et rend hommage à l’écrivain qui a signé plus de 250 romans de son nom ou de fort nombreux pseudonymes.
Auteur adulé qui a su donner à la littérature policière un langage à la verve inimitable, homme admiré, il a inspiré de nombreux romanciers contemporains, mais aussi des cinéastes, comédiens, dessinateurs, journalistes… dont nous retrouvons, au fil des pages de l’album, les témoignages d’amitié.
Du journalisme à l’édition, du théâtre au cinéma, Joséphine retrace la formidable carrière de cet infatigable créateur et nous livre des textes inédits. Ed. Michel Lafont

 


"L'an dernier j'étais encore un peu prétentieux... Cette année je suis parfait". Citation Frédéric Dard.

Il y a longtemps, alors que j'étais jeune garçon et ensuite adolescent, nous étions entourés par les livres de Frédéric Dard. Je me souviens d'avoir ouvert un San-Antonio et de l'avoir abandonné au premier chapitre, je n'avais rien compris.

Puis avant la trentaine, je rencontrais le talent de Frédéric Dard dans son livre, l'Accident, une histoire d'un instituteur vivant avec son épouse dans une école, peut-être en Ardèche... Jusqu'au jour où une jeune institutrice arriva... Vous pouvez l'imaginer, l' adultère venant, la tromperie consommée, et avérée, un drame devait arriver... Un crime presque parfait, un accident survint, mais pour ceux qui ne l'on pas lu, je dirais que ce ne fut pas un accident de voiture... L'idée même de l'arme du crime est très étonnante.

Un jour je me décidais à lire un San-Antonio. Le premier que j'ai lu, Alice au Pays des Merguez, fut une révélation, mon vocabulaire avait-il évolué ? sans doute car je pense que la richesse de son vocabulaire est la condition sine qua non pour comprendre un San-Antonio. Dans Alice, Frédéric Dard passe par plusieurs styles, le sien, le policier, et celui de la grande littérature. La magnifique description de ce harem au Maroc où la pauvre enlevée y est confinée... est digne des Mille et Une nuits. Il dit au lecteur, après ces quelques pages de description, vous voyez que je peux écrire autre chose, que ... Je ne me souviens plus de la phrase exacte mais elle m'avait fait bien rire en m'exclamant : Quel talent, quel sala.., quel génie ! Où a-t-il trouvé cette idée ?! Cette exclamation est valable pour tous les bons auteurs, elle remplace le "Wouah" qui a pour origine les tréfonds de mon anima ou qui est une déviation de lecteur de bande-dessinée, ce qui revient au même, c'est rupestre.

Joséphine Dard on le sait fut kidnappée, en 1983, la vidéo montre à quel point le trauma est encore présent, aussi sans faire de la psychanalyse à deux balles, je me suis posé cette question : Y avait-il une cause à effet entre cet événement et Alice au Pays de Merguez ? Une question qui restera sans réponse.

Que puisse Joséphine Dard sans remettre, ce qui semble le cas, seule ou avec sa formidable famille qui l'entoure...

Il y a une question qui m'amuse, pourquoi Frédéric Dard dédicace "les Malotrus" à Louis Pauwels ?




Patrick Clot (VD-CH, Auvergne-F)